lundi 30 septembre 2019

Le Tarot, Divination, Philosophie

Peut-on dissocier le Tarot de la divination? Actuellement il semble très difficile de faire la part des choses, certains historiens affirment que oui et d'autres non,  si on se réfère à l'histoire connue du Tarot, la divination apparaît tardivement, au 19ème siècle pour être plus précis avec des occultistes en vogue, dont nous avons déjà abordé la personnalité. En effet, nous ne trouvons aucune trace de taromancie dans les traités de divination datés de la fin du moyen âge, période à laquelle ils apparurent.  Néanmoins s'il semble logique que certains Tarots furent simplement destinés au jeu, toutefois, il subsiste des doutes avec les Tarots de cour richement enluminés, qui hormis le fait de flatter l'égo de leur commanditaire, devaient plus que probablement servir à effectuer des prédictions.

Conséquemment, on en revient à la divination. Les puissants se sont de tous temps tournés vers les mages et devins, à tort ou à raison. Si certains vécurent dans l'opulence et longtemps, beaucoups d'autres finirent leur vie dans un cul de basse fosse ou se balançant au bout d'une corde, voire au barbecue. 
Oui les puissants de tous lieux et de toutes époques ont toujours voulu appréhender les auspices, malheur à qui ne sait pas assouvir leurs caprices. 
Mais ce n'est là que pure spéculation,si une frontière sépare les jeux de hasard de la divination, pour sûr, elle est très mince et floue. 

Une autre tendance se profile également à l'horizon, selon laquelle le Tarot n'aurait jamais été conçu pour prédire l'avenir mais serait un recueil philosophique comme n'importe quel livre traitant de ce sujet, de juste si l'on regarde attentivement toutes les cartes que visualisons-nous? Tout simplement un questionnement sur soi-même, mais contrairement au pages d'un livre bien relié, les cartes se mélangent et proposent à chacun un sens de lecture qui lui est propre, on peut donc parler d'interactivité avant l'heure. 

Le Tarot véhicule également d'anciens savoirs, issus du paganisme, de la kabbale, de la gnose chrétienne, à nous d'en décrypter le sens, c'est pour cette raison que les anciens tarots exercent sur nous une attraction qui dès que l'on s'en approche un peu ne nous lâche plus et constitue la quête de toute une vie... En sus plus on pense atteindre un stade de compréhension élevé, nous suscitons un autre questionnement ou cheminement. Soyons pragmatiques, une vie entière ne suffira jamais à découvrir toutes les subtilités d'un ancien jeu de Tarot !!! Il ne nous reste plus qu'à continuer à piocher.
                                                      
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mardi 10 septembre 2019

Tarot de Charles VI

Petit retour en arrière, quittons Marseille et allons voir ce qui se passe ailleurs dans une autre région et une autre époque. Que dire du fameux Tarot de Charles VI, également appelé Tarot de GRINGONNEUR, hormis qu'il s'agit tout bonnement d'une grosse erreur historique! A qui l'attribuer? Il faut toujours un coupable et oui, ainsi en va la vie....L'auteur, un historien: Constant LEBER qui assimila ce jeu offert à Louis XIV en 1711 à un jeu mentionné dans les livres de comptes de Charles VI datant de 1392, au titre de règlement dû à Jacquemin GRINGONNEUR pour un jeu de carte. Au vu des livres de compte, il ne subsiste aucun doute sur le fait que Charles VI ait possédé un jeu de cartes, mais pas celui-ci; un jeu de cour sans devise ni armoiries, à qui l'attribuer? En effet des recherches très sérieuses ont été menées, datation des pigments, analyse comparative avec d'autres jeux, trois origines s'avèrent possibles, Venise, Florence, ou Bologne. Au stade actuel des recherches, les avis penchent plus sur Bologne comme lieu d'origine. Le véritable Tarot GRINGONNEUR, si toutefois, il s'agit bien d'un jeu de Tarot, sommeille peut-être dans une collection privée ou au fond d'un grenier, qui sait? Je vous livre ci dessous les 17 cartes retrouvées à ce jour non numérotées, ni nommées comme il se doit et conservées à la BNF:
















jeudi 5 septembre 2019

Tarot de François CHOSSON

Ici pour François CHOSSON, nous avons un peu plus de chance, grâce à la BNF, que savons-nous? Il vient au monde en 1700, décédera en 1773, nous connaissons ses parents "Claude CHOSSON et Claudine PAIN", il se marie 1729, ses témoins sont marchand cartier et papetier, il aura une fille et un fils, la première épousera un marchand-cartier, le second deviendra lui aussi marchand-cartier. Le business reste en famille et toute l'histoire se déroule à Marseille, une véritable saga comme nous les aimons. Notre Maître cartier exerça de 1734 à 1756. Son Tarot sort en 1736 du moins, il s'agit de la date sur qui figure sur l'enveloppe du seul exemplaire complet subsistant à ce jour. 
A cette époque charnière le symbolisme semble en perte e vitesse par rapport à la qualité visuelle ainsi qu'au réalisme des icônes. Le déclin de l'authenticité ne fera que s'accentuer, autre époque, autres moeurs... Le type II prédominera.























mardi 3 septembre 2019

Tarot de François Héri

Ici encore, comme pour beaucoup de maîtres cartiers, nous disposons de peu d'informations. Hormis que ce dernier était de nationalité suisse. Réalisé en 1718, ce jeu de Tarot  réunit toutes les conditions du canon des Tarots dits de Marseilles de type II, mais il présente des similitudes avec le Tarot de Jacques de VIÈVILLE, et dans une bien moindre proportion avec le Jean NOBLET, tous deux  Maîtres cartiers parisiens, sur lesquels,nous  reviendrons dans un tout prochain article. Cela se remarque notamment par la couleur du manteau de l'ermite, ainsi que le cadre des cartes proportionnellement différent ce qui par conséquent restitue l'icône presque dans son intégralité.